Michelle, ma belle

MICHELLE, MA BELLE...

Quiero comenzar este espacio con un artículo encontrado en Libération sobre Michelle, diario francés de izquierda. Mas abajo, una traducción al español. Este diario ha seguido con mucha atención el proceso que estamos viviendo en Chile, ya que en Francia también existen posibilidades reales de que sea una mujer la que asuma la presidencia, la socialista Segolene Royal. Incluso se publicó recientemente una columna que titularon "Las lecciones de la elección en Chile". A ver como nos ven...

Par Renée Fregosi*
Michelle Bachelet présidente: elle est élue comme femme ou comme militante de gauche?Il y a vraiment une convergence des deux. Tout candidat de la Concertation de son niveau l'aurait certainement emporté, mais elle doit sans aucun doute son très bon score et sa très belle majorité parlementaire au fait d'être une femme et, plus encore, à sa personnalité très attachante. C'est une femme de convictions tout à fait sincère, qui donne confiance aux gens car elle est «normale». Elle a montré ses capacités et sa rigueur comme ministre de la Défense, alors qu'elle devait gérer les militaires, parmi lesquels les responsables de la mort de son père et des tortures qu'elle et sa mère ont subies, sans esprit de revanche. Sa réussite électorale est une triple victoire : victoire de la coalition de centre-gauche, la Concertation (1), victoire des socialistes et victoire personnelle. Elle démontre la force de l'union de centre-gauche, au pouvoir au Chili depuis la fin de la dictature en 1989.
Que révèle l'arrivée de cette mère célibataire non-croyante à la tête d'un pays catholique traditionnel?La montée en puissance des femmes dans la vie politique latino-américaine, comme ailleurs, et dans des pays qui ne sont pas apparemment les plus avancés. Le Chili est un pays extrêmement conservateur, voire puritain. Sur la question des mœurs, les Chiliens ont un petit côté prussien et de vieilles traditions machistes. L'Eglise a pris le tournant politique dans les années 1980 en rompant avec la dictature dans sa majorité, mais est toujours restée dans la ligne de Jean-Paul II. L'adoption d'une loi autorisant le divorce il y a deux ans a été très difficile et la légalisation de l'avortement reste un sujet tabou. L'élection de Michelle Bachelet est le symptôme d'un changement des mentalités en profondeur: elle montre que quinze ans après le passage à la démocratie, le Chili s'est profondément modernisé.
Quel va être le rôle de cette socialiste modérée sur l'échiquier politique du continent, de plus en plus dominé par la gauche?Elle n'a évidemment pas la même culture politique que Chavez ou Evo Morales. La nouvelle présidente a une solide formation politique, elle a participé à l'aggiornamento du parti socialiste chilien et n'a nul besoin d'avoir recours au populisme. Cela dit, elle sera certainement très attentive à avoir de bonnes relations avec la mouvance Chavez. La gauche chilienne sait dans quelles situations dramatiques se trouvent les sociétés latino-américaines et pense qu'il faut tirer les pays voisins vers la démocratie et les aider à trouver des politiques efficaces. Elle n'a ni mépris ni peur pour «l'autre gauche», qui, comme les centristes, cherche aussi à lutter contre la pauvreté. Le Chili est un acteur dynamique et influent sur le continent. Comme son prédécesseur Ricardo Lagos, Michelle Bachelet va défendre le renforcement de la concertation régionale autour du MercoSur, qui est un instrument essentiel pour développer les politiques sociales en Amérique latine, tout en restant dans le cadre d'une économie ultra-libérale.
(1) Elle regroupe les chrétiens-démocrates, le parti radical et des deux partis socialistes chiliens.

*Renée Fregosi, maître de conférence à l'Institut des hautes études sur l'Amérique latine (IHEAL), spécialiste des gauches sud-américaines, revient sur l'élection présidentielle au Chili et la victoire de la socialiste Michelle Bachelet.

http://www.liberation.fr/

Michelle Bachelet presidente: ¿Es elegida como mujer o como militante de izquierda? Hay verdaderamente una convergencia de ambas. Todo candidato de la Concertación de su nivel ciertamente se habría llevado el triunfo, pero sin ninguna duda, su buen resultado y su bella mayoría parlamentaria se debe al hecho de ser mujer y, más todavía, a su personalidad muy atractiva. Es una mujer completamente sincera, de convicciones, que da confianza a la gente porque es "normal". Mostró sus capacidades y su rigor como Ministra de Defensa, mientras debía administrar a los militares, entre los cuales están los responsables de la muerte de su padre y de las torturas que ella y su madre sufrieron, sin espíritu de desquite. Su éxito electoral es una victoria triple: victoria de la coalición de centro-izquierda, la Concertación (1), la victoria de los socialistas y la victoria personal. Demuestra la fuerza de la unión de centro-izquierda, el poder en Chile desde el fin de la dictadura en 1989. Pero, que revela la llegada de esta madre soltera no creyente a la cabeza de un país católico tradicional?La subida en potencia de las mujeres en la vida política latinoamericana, como en otros lugares, y en países que aparentemente no son los más adelantados . Chile es un país extremadamente conservador, incluso puritano. Sobre la cuestión de las costumbres, los chilenos tienen un pequeño lado prusiano y tradiciones viejas y machistas. La Iglesia tomó la curva política en los años 1980 rompiendo con la dictadura en su mayoría, pero siempre se quedó en la línea de Juan Pablo II. La adopción de una ley que autorizaba el divorcio hace dos años fue muy difícil y la legalización del aborto queda como tema tabú. La elección de Michelle Bachelet es el síntoma de un cambio de las mentalidades en profundidad: muestra que quince años después del paso a la democracia, Chile se modernizó profundamente.
¿Cuál va a ser el papel de esta socialista moderada sobre el tablero político del continente, cada vez más dominado por la izquierda?Evidentemente no tiene la misma cultura política que Chavez o Evo Morales. La nueva presidenta tiene una formación sólida y política, participó en el "aggiornamiento" del partido socialista chileno y no necesita recurrir al populismo. Esto dice que ciertamente estará muy atenta a tener buenas relaciones con la esfera de influencia de Chavez. La izquierda chilena sabe en qué situaciones dramáticas se encuentran las sociedades latinoamericanas y piensa que hay que tirar a los países vecinos hacia la democracia y ayudarles a encontrar políticas eficaces. Ella no tuvo miedo a "la otra izquierda ", que, como los centristas, procura también luchar contra la pobreza. Chile es un actor dinámico e influyente sobre el continente. Así como su antecesor Ricardo Lagos, Michelle Bachelet va a defender el fortalecimiento de la concertación regional alrededor de MercoSur, que es un instrumento esencial para desarrollar las políticas sociales en América latina, quedándose en el marco de una economía ultraliberal.
(1) Incluye a los democratacristianos, el partido radical y ambos partidos socialistas chilenos (PS y PPD)

*Renée Fregosi, maestro de conferencia del Institut des Hautes Etudes sur l'Amerique du Sud (IHEAL), especialista de las izquierdas sudamericanas, se vuelve sobre la elección presidencial en Chile y la victoria de la socialista Michelle Bachelet.